Motorama : Voyage au bout de la steppe

Motorama nous invite au voyage dans leur sixième album « Before the road ». Le périple sera court, escale à Manchester, arrivée quelque part dans la steppe eurasienne enneigée. Même si les paysages traversés sont désormais bien connus, le plaisir de retrouver leur twee pop matinée de cold wave reste intact. De nouveau quatre sur scène (la bassiste Irene Parshina étant de retour), le groupe débutera une tournée dès septembre prochain et passera en France pour 6 dates. Merci au chanteur/guitariste Vladislav Parshin d’avoir répondu aux questions de jaimebeaucoupcequevousfaites.

FRENCH VERSION

Le dernier album que vous venez de sortir «Before The Road», est un format court et les claviers sont moins présents que sur le précédent, «Many Nights». Souhaitiez-vous revenir à une certaine forme de simplicité des premiers albums ?

Nous utilisons presque toujours les mêmes instruments, et nous en ajoutons quelquefois d’autres en plus, comme des bongos ou des arpèges de synthé mais, en général, nous restons essentiellement un groupe de guitare.

Le thème du voyage est souvent présent dans l’album, ce désir d’évasion est-il lié à la période particulière que nous vivons ou doit-il être pris métaphoriquement?

Le voyage n’est pas seulement un voyage physique. Cela dépend de la chanson. Parfois c’est direct, comme un voyage corporel matériel, parfois c’est une métaphore. Je voyage tout le temps en lisant, en regardant des films, en écoutant de la musique.

Depuis 2012, vous êtes distribués par le label français «Talitres». Vous avez autoproduit «Before the road». Pourquoi avez-vous décidé de créer votre propre label «I’m Home Records»?

Nous avons toujours voulu rester le plus indépendant possible et j’étais intéressé par le fait d’avoir notre propre label pour tous nos groupes. La décision de quitter «Talitres» a été prise fin 2019.

L’album n’est disponible que numériquement, y aura-t-il une version physique ?

Je ne sais pas, pour l’instant, c’est uniquement numérique. Peut-être que plus tard, nous ferons un LP.

Vous êtes l’un des rares groupes reconnaissables à la première écoute. Êtes-vous fiers d’avoir réussi à trouver votre signature sonore ?

J’adore les artistes qui ont un son ou une atmosphère spécifique, c’est à coup sûr un compliment pour nous quand quelqu’un dit que nous avons un style spécial.

Vous avez créé trois projets parallèles chez Motorama, Utro et Leto V Gorode. Pouvez-vous nous les présenter?

Je joue dans quatre groupes, trois en russe et un, Motorama, en anglais, où j’explore différents types de musique et de paroles qui m’intéressent. Utro est une musique de campagne minimaliste, Leto V Gorode est de l’électronique urbaine, un autre groupe appelé TEZ est un groupe de guitare avec une approche lyrique métaphysique. Tous font partie d’un grand projet appelé «I’m Home Records».

Y aura-t-il des sorties liées à ces projets cette année?

Oui. J’y travaille.

Grâce à votre notoriété, vous avez permis de mettre en avant des artistes indie peu connus hors des frontières russes, y en a t-il un que vous souhaitez nous présenter ?

Il y a un groupe appelé «Mayak» :

C’est un groupe de soviétiques wave des années 2010. Je ne sais pas qui faisait ces albums, c’est une musique anonyme.

J’ai eu la chance d’assister à plusieurs de vos concerts, et j’ai remarqué que vous communiquez peu avec le public, est-ce par réserve ou pour garder cette tension qui vous caractérise ?

J’adore les groupes qui ne font que jouer leurs chansons, ça me suffit. Je peux comprendre ce qui se passe sans mot. Mais je ne blâme pas les bons orateurs, si cela convient au concept du groupe.

Vous allez commencer une tournée à partir de septembre, prenez vous encore autant de plaisir à parcourir les routes pendant de longs mois ?

Oui. C’est une sorte de thérapie pour moi et une façon de rencontrer des amis de France et d’autres pays.

Merci à Vladislav d’avoir sélectionné 10 chansons qui ont particulièrement influencé le groupe. Playlist en écoute ici.

ENGLISH VERSION

The last album you just released, “Before The Road”, is a short format and the keyboards are less present than on the previous one, “Many Nights”. Would you like to go back to some form of simplicity ?

We use almost the same amount of instruments, sometimes adding something, like bongos or synth arpeggios, but, in general, we are a guitar band.

The theme of travel is often presented in the record, is this desire to escape linked to the particular period we are living in or should it be taken metaphorically?

Travel is not only about a physical journey. It depends on the song. Sometimes it’s direct, like a material body travel, sometimes it’s a metaphor. I’m travelling all the time while reading, watching movies, listening to the music.

Since 2012 you were distributed by the French label «Talitres». You self-produced «Before the road», why did you decide to create your own «I’m Home Records» label?

We always wanted to stay independent as possible and I was interested in having our own label for all our bands. The decision to leave «Talitres» was made in the end of 2019.

The album is only available digitally, will there be a physical version?

I don’t know, for now, it’s only digital. Maybe later we will make an LP.

You are one of the few bands that you recognize at first hearing. Are you proud of having managed to find your signature sound?

I love artists with their specific sound or atmosphere, it’s for sure a compliment for us when someone says that we have a special style.

You have created three parallel projects at Motorama, Utro and Leto V Gorode. Could you present them to us?

I play in four bands, three in Russian and one, Motorama, in English, where I explore different types of music and lyrics that I’m interesting in. Utro is a minimalistic countryside music, Leto V Gorode is urban electronics, another band called TEZ is a guitar band with a metaphysical lyric approach. All of them are a part of one big project called «I’m Home Records».

Will there be releases related to these two projects this year?

Yes. I’m working on it.

Thanks to your notoriety, you have made it possible to highlight indie artists little known outside the Russian borders, is there one that you want to present to you?

There was a band called «Mayak» :

It’s a sovietwave band from 2010’s. I don’t know who was making those albums, it’s an anonymous music.

I had the chance to attend several of your concerts, and I noticed that you communicate little with the public, is it out of a kind of reserve or to keep that tension which characterizes you ?

I love bands who are just playing their songs, that’s enough for me. I can understand what’s going on without words. But I don’t blame good orators, if it’s suits the concept of the band

You are going to start a world tour from September, do you still take so much pleasure to go on the roads for long months ?

Yes, we do. It’s some kind of therapy for me and a way to meet friends from France and other countries.

Thanks to Vladislav to selecting 10 songs that particularly influenced the band. Playlist listening here.